ORCHIDÉES D'EUROPE

LA PHOTOGRAPHIE DES ORCHIDÉES

Traduction : Jacques Favre et Patrick Veya

 

 

Figure 1

Prise de vue sans trépied, avec un objectif grand angle (Pentax) à hauteur de la taille. Sujet : Orchis elata (Sud de la Turquie).

Figure 2

Prise de vue rapprochée, sans trépied, avec un objectif macro (Olympus), sans flash, d'une inflorescence d'un Orchis ichnusae (Sardaigne).

Figure 3

Photo macro d'une inflorescence avec objectif macro et petit trépied (Olympus). La tige de l'inflorescence est maintenue par un fil de fer à l'aide d'une pince à linge afin d'éviter les mouvements naturels de la plante. Sujet : Ophrys insectifera x Ophrys drumana.

Figure 4

L'auteur est en train d'installer un grand trépied dans le but de photographier Dactylorhiza osmanica en Turquie.

Figure 5

Même station que sous figure 4. Photographie d'une inflorescence avec boîtier Nikon F4, objectif macro 90 mm (Panagor) et flash annulaire (Sunpack).

Figrue 6

Installation professionnelle d'un trépied robuste, objectif macro (Pentax), flash annulaire et 2 flashes latéraux.

Figure 7

L'auteur et son assistant avec objectif macro à développement maximal, facteur 1:1 et flash annulaire. Le sujet est un Ophrys antalyensis (Sud de la Turquie).

 

Parmi les diverses possibilités de se constituer une collection d'Orchidées, la photographie - diapositives ou copies sur papier - est certainement l'une des plus respectueuses de la nature.

A condition, bien évidemment, de respecter certaines règles élémentaires, car la photographie dans la nature est soumise à des contraintes, surtout pour les fleurs, qui se trouvent souvent en grand nombre sur une petite surface (voir ORCHIDEES et PROTECTION DE LA NATURE).

L'amateur qui souhaite photographier des Orchidées peut le faire avec un équipement relativement simple, ou à l'opposé, sophistiqué. Donc, avant de s'engager, il est impératif de connaître quelle qualité d'images l'on désire obtenir, car cela va déterminer l'investissement initial. A ce stade, il est utile de préciser que le choix du format - petit format (35 mm) ou grand format (4.5 ou 6x6) - n'influencera pas la qualité attendue. Chaque système a ses avantages et ses désavantages - avec raison d'ailleurs. Il est parfaitement possible d'obtenir de très bonnes images avec un équipement petit format, donc également valable pour les explications qui vont suivre. D'ailleurs, toutes les photos parues dans www.orchis.de proviennent de diapositives en petit format.

Enfin, il est indiqué de prendre en plus des photos dites " macro ", toujours très attractives, des prises de vue de la plante entière (feuillage, rapport inflorescence / plante, etc. ), et également de la station (type de biotope). Ces exigences font qu'il est préférable de se lancer à la chasse aux Orchidées avec un seul appareil de photo. On limite ainsi au minimum le matériel à transporter. Un bon boîtier avec un objectif adéquat suffisent déjà. Surtout si on utilise des pellicules de 100 ou 200 ASA, et qu'en plus le photographe ne tremble pas trop ! Pour des prises de vue de stations (biotopes), il faut préférer un objectif de 50 mm ou 35 mm. Dans beaucoup de cas, c'est l'objectif de 35 mm qui permet un champ de vision plus important qui s'avérera être le meilleur choix, en particulier pour des prises de vue à 1 mètre du sol. Cette technique permet en outre d'atténuer l'arrière-plan, alors que les sujets situés au premier plan (l'espèce en question) restent parfaitement identifiables.

Pour des photos de l'habitat (emplacement / station) d'une espèce de plante, il n'est pas nécessaire de disposer d'un équipement macro ; l'utilisation d'un objectif de 35 mm par exemple sera certainement le meilleur choix, ce qui peut être étonnant ! Mais, il ne faut pas oublier que dans un tel cas, les oscillations naturelles de la plante sont nettement moins visibles qu'avec un objectif de 50 mm. De plus, les images présenteront un meilleur relief, les objets du premier plan prédominant nettement. Tout ceci à condition que les photos ne soient pas prises d'en haut, mais bien parallèlement à l'objet (tige florale par exemple), afin d'éviter qu'elles soient défigurées, inégales ou tordues ! Il faudra donc souvent s'agenouiller pour de telles photographies. En résumé, c'est surprenant ce qu'on peut faire avec un objectif grand angle.

Pour les photos macro d'inflorescences ou de fleurs isolées, on peut même utiliser un objectif 50 mm ou 35 mm, à condition de disposer d'une bague spéciale montée sur le boîtier qui permet de retourner l'objectif. En revanche, cette technique ne permet plus d'utiliser les automatismes . Mieux - mais plus cher - et spécifiquement pour la photographie macro, c'est de s'équiper d'un objectif macro. Un tel objectif conçu principalement pour des prises de vue rapprochées est en fait corrigé optiquement, ce qui lui permet de fournir des images de meilleure qualité, en particulier sur le pourtour de celles-ci. D'autre part, cette technique autorise des prises de vue jusqu'au rapport 1 :1 (grandeur naturelle sur les diapositives) et des variations de diaphragme, ce qui facilite bien évidemment la concentration et l'attention de l'opérateur lors de la mise au point. Pour des photographies macro de plantes, une longueur de focale de 90 ou 100 mm est optimale, car elle autorise une distance favorable entre l'objet à photographier et l'objectif. Sans trépied et sans flash, les prises de vue macro ne sont en fait pas recommandées. Afin d'obtenir une profondeur de champ satisfaisante, il y a lieu de fermer le diaphragme au maximum, ce qui allonge inévitablement le temps d'exposition, et partant augmente le risque de bouger. Il est de ce fait très difficile d'obtenir une bonne netteté des images. Et souvent, c'est le vent qui représente un gros problème. S'il souffle trop violemment, il devient impératif d'utiliser un flash.

L'utilisation d'un trépied approprié permet d'améliorer sensiblement la qualité des photos macro et également d'habitats (biotopes). Il faut veiller par contre à ce que cet accessoire ne pas soit pas trop lourd et que ses dimensions, si possible réduites, permettent une manipulation facile sur le terrain. A noter également qu'un trépied permet une meilleure estimation de la distance optimale entre l'objectif et la fleur. Il permet d'assurer une bonne stabilité et une bonne fidélité des contrastes ce qui n'est généralement pas si simple pour des prises de vue macro. Enfin, les photos d'environnement, biotopes etc. sont optimisées avec cette méthode, peu contraignante en équipement. La plupart des images de biotopes et d'habitats qui sont archivées sur notre site www.orchis.de ont été prises de cette façon.

En complément, l'emploi, déjà esquissé plus haut, d'un flash pour les photos macro est vivement recommandé et permet d'assurer de très bons résultats avec un investissement minimal. L'utilisation d'un flash augmente sensiblement les avantages d'utilisation sans trépied, même si l'apport d'une lumière artificielle paraît, dans ces cas-là, incongrue pour certains amateurs. Car la lumière artificielle de qualité définie (température de la lumière du flash définie par rapport à la lumière du soleil à 5400°K) garantit une excellente fidélité des couleurs qui grâce au temps très court de l'éclair des flashes électroniques modernes (1/10'000 de seconde) représente un gros avantage par temps très venteux. L'intensité extrême de l'éclair implique par conséquent de fermer le diaphragme à 16 ou 22, ce qui garantit une meilleure profondeur de champ.

Il faut encore relever qu'un flash annulaire monté sur l'objectif est hautement recommandable. L'illumination devient uniforme donc sans zone d'ombre. Certains jugent très positivement l'emploi d'un tel accessoire ; d'autres par contre restent critiques. A noter que la grande partie des photos macro de www.orchis.de dérivent de l'utilisation de cette technique. On peut aussi se servir d'un flash ordinaire adaptable, qui présente néanmoins le désavantage, si la distance avec l'objet est très petite, de ne pas diffuser suffisamment de lumière. Dans ce cas, il faut s'attendre à des ombres portées causées par l'objectif lui-même ou dans le cas d'un flash amovible, par le feuillage ou les sépales et pétales. De plus, il ne faut pas toujours se fier à un système de mesure TTL (Through The Lens). Car très souvent les objets à photographier sont contrastés, par exemple une fleur d'Ophrys avec un périanthe clair et un labelle très foncé. Dans un tel cas, l'automatisme ne rend pas service. Pour déterminer l'ouverture optimale en cas d'utilisation manuelle avec l'assistance d'un flash annulaire, nous recommandons de procéder à des tests préalables avec différents paramètres, ceci avec une ou plusieurs pellicules. De plus, lors de ce test, il est suggéré de prendre 3 photos de chaque sujet, avec différents diaphragmes (par exemple, diaphragme 16, 22 et intermédiaire). Il n'est pas nécessaire d'utiliser le flash pour des photos de biotopes (habitats), car dans ce cas elles présenteraient un arrière-plan sombre faussant le naturel que l'on souhaite obtenir.

L'équipement décrit jusqu'ici peut bien évidemment être amélioré. Le professionnel combine par exemple les diverses possibilités et équipement disponible. Il photographie avec des trépieds souvent très robustes et très stables, un flash annulaire pour garantir la luminosité de base, et des flashs latéraux sur trépieds (appelés flashes esclaves) afin de garantir une illumination optimale de l'arrière-plan. Chaque sujet sera pris alternativement avec 5 ouvertures différentes, voire plus, en combinaison avec des interventions successives de flashes. Un tel super-équipement est bien évidemment onéreux et lourd, si bien qu'une excursion peut se transformer en supplice, surtout si le soleil tape fort… mais les résultats récompensent souvent ces martyrs de la photo !

En conclusion, chaque amateur de photographie d'Orchidées doit chercher et définir son investissement initial. Si les images récoltées sont satisfaisantes, alors sont choix est judicieux. Ceci d'autant plus, si l'organisation de l'archivage permet de retrouver facilement les photos désirées. Le classement des diapositives dans des pochettes transparentes appropriées est devenu avec le temps et l'expérience certainement le système le plus logique qui exige le minimum de place, simplifie la recherche et réduit les frais de départ. Chaque pochette contient 20 diapositives cadrées, permettant un classement thématique dans des classeurs " LEITZ ", dont les sujets sont faciles à consulter par transparence à la lumière ambiante. Il va de soi qu'un archivage par ordinateur est encore mieux mais cela implique un investissement en temps supérieur aux systèmes usuels (et cela ne remplace pas l'archivage des dias). Car les images ne sont pas seulement décrites, mais doivent être également numérisées. On peut dès lors aisément calculer l'investissement en temps que cela représente pour une moyenne annuelle de 100 films dia, par exemple.

 

La lecture du fameux livre de John Shaw, disponible qu'en anglais, donnera certainement une toute autre idée de la photographie en général et de la macro en particulier. Ce livre est illustré de nombreux exemples et photographies mais sa lecture nécessite de bonnes connaissances de la photographie.


Closeups in Nature, John Shaw, 1987,

144 pages (ISBN 0-8174-4052-6)

 

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