LES ORCHIDÉES D'EUROPE

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Rapport d'excursion
 

 

Rapport d'un voyage

à la recherche d'Orchidées

en Sicile

en avril 1999

rédigé par le Dr. H. Zelesny.

 

Partie VII

 

Traduction : Jacques Favre et Patrick Veya, mars-avril 2001

 

Vendredi 16 avril

Pour la première fois, nous nous arrêtons déjà avant Ferla, car la vue est impressionnante.

 

Nous poursuivons à travers les pâturages et oliveraies où nous devrions découvrir Ophrys lacaitae. Nous cherchons partout mais découvrons peu d'Orchidées. C'est évident que la végétation est plus avancée ici que dans la plupart des autres stations. Peut-être, aurons-nous quand même la chance de voir notre " lacaitae" aujourd'hui ? Par contre, nous rencontrons pour la première fois, Serapias lingua. Pour la première fois de notre excursion, nous trouvons cette espèce de Serapias qui est facile à identifier. De l'Ophrys lacaitae, malheureusement, pas de trace à cet endroit.

 

encore un albinos, mais nous n'avons pas réussi à déterminer cette vipérine (Echium sp.)

Encore un albinos, mais nous n'avons pas réussi à déterminer cette vipérine (Echium sp.)

Orchis brancifortii

Orchis brancifortii, nous l'avons longtemps rechercher. Ensuite, nous l'avons rencontré en plusieurs endroits, alors que nous ne le cherchions pas du tout, notamment à Buccheri. Cette espèce est localisée en Sicile et en Sardaigne, où elle remplace Orchis quadripunctata.

 

Par la suite, nous nous arrêtons à la hauteur de l'une des soi-disant plus belles stations d'Orchidées connues. Hélas ! Nous constatons à nouveau l'implantation de nouvelles forêts de pins. Tout de même, en cherchant bien et ne perdant pas patience, nous recensons 22 espèces d'Orchidées différentes, y compris les hybrides, mais pas d'Ophrys lacaitae. Nous sommes probablement 2 semaines trop tôt. En voici la liste :

  • Ophrys speculum (parsemé, en fleur)
  • Ophrys lutea (parsemé, en fleur)
  • Ophrys sicula (parsemé, en fleur)
  • Serapias vomeracea (parsemé, en début de floraison)
  • Orchis lactea (quelques exemplaires, en fin de floraison)
  • Ophrys melena (1 exemplaire en fleur)
  • Orchis papilionacea (parsemé, en fleur)
  • Orchis italica (parsemé, en fleur)
  • Serapias bergonii (parsemé, en début de floraison)
  • Ophrys incubacea (parsemé, en fin de floraison)
  • Ophrys lunulata (parsemé, en fleur)
  • Ophrys fusca fusca (parsemé, en fleur et fin de floraison)
  • Ophrys oxyrrhynchos (parsemé, en fleur)
  • Ophrys biancae (parsemé, en fleur)
  • Orchis longicornu (parsemé, en fleur et fin de floraison)
  • Ophrys bilunulata (quelques exemplairesen fleur)
  • Orchis collina (exemplaires épars en fleur)
  • Barlias robertiana (clairsemés et fanés)
  • Ophrys bertolonii (épars, en fleurs)
  • Ophrys tenthredinifera (clairsemé, en fleur et partiellement fanés)
  • Aceras anthropophorum x Orchis italica (1 exemplaire en fleur)
  • Orchis italica rubra (11 avril, 1 exemplaire en fleur)
  • Orchis italica (1 exemplaire en fleur)
  • Ophrys panormitana (11 avril, clairsemé, fin de floraison)
  • Ophrys tenthredinifera x Ophrys biancae (11 avril, 1 exemplaire en fleur)

Ophrys speculum et Ophrys incubacea poussent ici en colonies denses. Malgré cela, nous avons recherché leurs hybrides en vain.

Ophrys speculum et Ophrys incubacea poussent ici en colonies denses. Malgré cela, nous avons recherché leurs hybrides en vain.

Nous allons 500 mètres plus loin ; la plupart des Orchidées sont en bordure de route. A cet endroit, Ophrys speculum pousse en colonies si denses qu'il n'est pas possible d'avancer sans y marcher dessus. Ophrys incubacea pousse également en colonies denses au milieu des Ophrys speculum. Un hybride de ces deux parents serait tellement beau ! Les terrains au-dessous et au dessus de la route sont moins fertiles. En effet, j'ai tout à coup une immense frayeur en marchant à côté d'une couleuvre (Elaphe longissima) qui file comme l'éclair aussi effrayée que moi. A seulement 100 mètres de la route, nous trouvons 10 espèces d'Orchidées.

Eu suivant le bord de la route, c'est un coup de chance, nous trouvons 2 Ophrys speculum albinos en pleine floraison : la pilosité du labelle est brun clair, comme ceci peut se trouver parfois chez cette espèce. Encore une petite anecdote : un besoin naturel me pousse dans la forêt, à la recherche d'une place convenable. Et, soudain devant moi, un Ophrys merveilleux ! Ce n'est ni Ophrys lunulata, ni Ophrys tenthredinifera, mais… un superbe hybride de ces deux espèces.

Nous retournons par le même chemin. Nous nous arrêtons à nouveau là où nous avions déjà recherché sans succès Ophrys lacaitae pendant la matinée. L'aspect a totalement changé depuis. Nous avions à peine remarqué les Iris. Maintenant, sur le coup de 16 heures, le sol est parsemé de milliers d'Iris en pleine floraison.

Nous roulons lentement, un œil sur la route, l'autre sur les côtés. Et soudain, un Orchiaceras ! un superbe hybride à moitié épanoui entre Aceras anthropophorum et Orchis italica. Nous nous étions déjà étonnés de ne pas l'avoir trouvé plus tôt, car dans autres régions d'Italie, par exemple au Monte Argentario ou au Monte Gargano, cet hybride est relativement abondant. Celui-ci restera l'unique exemplaire de notre excursion en Sicile.

Nous roulons lentement, un œil sur la route, l'autre sur les côtés. Et soudain, un Orchiaceras ! un superbe hybride à moitié épanoui entre Aceras anthropophorum et Orchis italica. Nous nous étions déjà étonnés de ne pas l'avoir trouvé plus tôt, car dans autres régions d'Italie, par exemple au Monte Argentario ou au Monte Gargano, cet hybride est relativement abondant. Celui-ci restera l'unique exemplaire de notre excursion en Sicile.

Et puisque nous sommes ici, nous sentons que cela vaut la peine de poursuivre encore une fois nos recherches après cette découverte formidable. Nous prospectons le terrain situé au-dessous de la route. Le sol a conservé des traces d'incendies récents. Nous sommes alors surpris par le grand nombre d'Orchidées. Elles sont toutes là : surtout Orchis italica, Orchis papilionacea, Ophrys lutea et Ophrys lunulata qui ne sont pas rares. A notre longue liste d'espèces découvertes, nous pouvons encore ajouter l'hybride Orchis longicornu x Orchis papilionacea.

Et comme il fait encore si bon, nous voulons regarder encore une fois l'Orchis italica rouge. Il y a quelques jours, quand nous étions ici la première fois en fin de journée, la lumière du jour était insuffisante pour une photo sans flash. Mais où est-il donc? J'ai en effet une mauvaise mémoire des noms, par contre j'ai une bonne mémoire des lieux. Je sais exactement où il était. Et qu'est-ce que je vois ? une rosette de grandes feuilles, oblongues, avec des taches presque noires sur les feuilles. L'inflorescence a été cueillie. Un soi-disant " Orchidophile " est passé par là, car toutes les autres plantes du coin ont subi le même sort. Quelle tristesse ! Heureusement, qu'il n'a pas encore découvert l'Orchiaceras.

 

Ferula communis

Ferula communis, de taille humaine, a été trouvé en pleine floraison dans la région de Catania et de l'Etna.

Nous avons encore un peu de temps devant nous et nous décidons de nous arrêter encore en chemin. À une bifurcation, à droite de la route, le terrain monte, et à gauche il y a des pâturages et des champs. En premier, nous photographions les deux sortes de lupins qui poussent ici : une espèce de Lupinus ssp. et Lupinus angustifolius. Alors, j'inspecte le terrain libre à gauche de la route et suis surpris surtout par les magnifiques Ophrys incubacea et Ophrys bertolonii. Je ne l'aurais pas imaginé. Je regarde chaque individu, toujours à la recherche d'un hybride. Je n'ai pas encore fini, que Robert m'appelle. Je dois venir, il aurait trouvé quelque chose qui va sûrement m'intéresser. Incroyable ! L'avant-dernier jour, nous découvrons le fameux Orchis brancifortii, là où nous ne l'avions pas attendu. Ainsi va la vie. On ne trouve pas ce qu'on recherche, mais lorsqu'on n'y s'attend pas, on le découvre là où on ne l'espérait plus !

Orchis brancifortii qui est endémique de la Sardaigne et de la Sicile est apparenté à l'Orchis quadripunctata. Les fleurs doivent être photographiées au rapport 2:1 car elles sont extraordinairement petites. 3 plantes commencent à fleurir ; certainement on pourrait en trouver davantage si on revenait quelques jours plus tard. Cette découverte est donc très intéressante car cette espèce n'est donnée que dans la partie septentrionale de l'île par la cartographie des espèces d'Orchidées du bassin méditerranéen (projet Optima).

 

suite en partie VIII

 

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